Un éclairage issu des données récoltées par Caritas Fribourg entre le 30 mars et le 31 décembre 2020
Le semi-confinement et ses conséquences ont eu un effet presque immédiat sur des ménages qui ont dû faire face à une perte sèche de revenus directement liés à une activité lucrative réduite partiellement ou totalement, ce qui s’est traduit par des besoins essentiels non couverts presque du jour au lendemain. Près des trois quarts des demandes et des aides octroyées ont en effet servi à couvrir des besoins de base et 85% des demandes étaient portées par des personnes âgées de 30 à 59 ans, soit dans le plein de la vie active et avec des charges de famille plus fréquentes. Cela indique clairement à la fois l’existence d’une pauvreté laborieuse (y compris chez des personnes d’âge avancé) et la fragilité de situations économiques de ménages vivant « en temps ordinaires » à peine au-dessus du seuil de pauvreté. Parmi ces ménages, la situation des travailleurs·euses indépendant·e·s et des femmes (quelle que soit leur situation professionnelle) ressortent comme particulièrement problématique, du fait de leur sur-représentation relative parmi les bénéficiaires de l’aide d’urgence. La situation des personnes sans-papiers, qui, en l’absence d’autres soutiens financiers possibles, ont dû recourir à l’aide d’urgence, apparaît encore particulièrement critique.
Présentation de la recherche
Le rapport Qui a eu recours à l'aide d'urgence pendant la pandémie liée au COVID-19 ? Un éclairage issu des données récoltées par Caritas Fribourg entre le 30 mars et le 31 décembre 2020 présente une première analyse des données liées à la distribution des fonds d'urgence pour soutenir les personnes précarisées et à risque de pauvreté à cause du COVID-19 dans le Canton de Fribourg. Ces fonds, distribués par Caritas Fribourg, provenaient d'un financement de la Chaîne du Bonheur pour la période allant du 30 mars au 31 août 2020 puis se sont appuyés sur l'ordonnance du Conseil d'État fribourgeois (du 3 juin 2020) sur les mesures économiques destinées à lutter contre les effets du coronavirus par un soutien aux personnes nouvellement précarisées en raison de la crise du COVID-19 et à risque de pauvreté.
Un rapport qui appelle des approfondissements ultérieurs
L’ensemble de ces analyses descriptives mériteraient cependant de plus amples approfondissements, notamment dans une perspective longitudinale et de suivi et en mobilisant de manière complémentaire aux analyses statistiques des méthodes d’enquête qualitative. La crise sanitaire liée au COVID-19 est également une crise sociale et ses effets, encore largement méconnus, seront assurément profonds et s’inscriront dans la durée. Par exemple, les suppressions ou disparitions d’emplois du fait de la pandémie et de ses conséquences devraient s’accompagner d’une concurrence encore plus forte sur le marché du travail, au détriment des personnes moins bien formées et connaissant des situations de vie précaires, et partant, de leur famille. Par ailleurs, nombre de personnes qui ont bénéficié des aides d’urgence ont dû y recourir en raison de l’absence ou de difficultés à percevoir des aides publiques de nature assurantielles ou assistantielles. Les conséquences sociales de la crise sanitaire interrogent, et interrogeront, notamment le périmètre, le niveau et les conditions d’accès de ces aides publiques.
Durée du projet
2020 à 2021
Type de recherche
Recherche mandatée
Financement
Service de l'action sociale du canton de Fribourg
Mots clefs
Aide d'urgence, COVID-19, Fribourg, Nouveaux risques économiques et sociaux, Pauvreté, Précarité
Responsable·s de projet à la HETS Fribourg
Professeur HES ordinaire/Doyen formation continue et prestations de services
Équipe de projet
Riccardo Milani, Collaborateur scientifique HES
Territoire de la recherche
Canton de Fribourg
Langue·s
Français
Livrables
Rapport non publié
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