Cette recherche, financée par le Fonds national Suisse pendant quatre ans (octobre 2024-octobre 2028), explore la gouvernance des projets de skateparks Do it Yourself (DIY) et leur contribution au bien-être des jeunes. L’approche choisie s’attache à montrer comment des interventions collectives et participatives plus ou moins informelles sur son propre environnement et les formes d’engagements interpersonnels qu’elles impliquent, peuvent générer bien-être, autonomie et un certain sens de la citoyenneté auprès des jeunes. Cette étude approche ainsi le sujet à contrepied de la littérature classique, qui se concentre principalement sur les dangers et les risques. Les initiatives de projets d’autoconstruction de skateparks DIY sont envisagées ici comme de véritables démarches citoyennes qui peuvent favoriser le développement interpersonnel, l’insertion sociale et la participation urbaine.
Cette recherche part de l'idée que l'engagement des regroupements de jeunes dans des projets participatifs urbains DIY, tels que les skateparks, leur permet de développer des activités et des compétences spécifiques. En participant à ces initiatives, ils/elles s'approprient leurs espaces de vie et renforcent leur place dans la ville et ses environs. L’étude explore également la manière dont ces projets contribuent à la création d'espaces publics conviviaux et inclusifs, en favorisant des ambiances urbaines accueillantes pour toutes et tous.
Basée sur une approche qualitative interprétative combinant des apports théoriques issus de l’urbanisme, de l’anthropologie, de la sociologie, du travail social ainsi que de savoirs techniques et pratiques dans la construction de skateparks, cette étude vise à répondre à la question suivante : comment la gouvernance des projets de skateparks en autoconstruction favorise-t-elle le bien-être des jeunes ?
Pour analyser les conditions qui favorisent la réalisation de skateparks DIY et bien cerner quels effets les processus de mise en œuvre de leur construction et leurs entretiens peuvent avoir sur le bien-être des jeunes impliqués, l’étude opte pour un terrain ethnographique multisite déployé dans plusieurs villes suisses. Quatre sites géographiques significatifs sont explorés en parallèle à partir d’une méthodologie de recherche-action participative.
Mené par une équipe de recherche interdisciplinaire et bilingue (français et suisse-allemand), l’enquête poursuit trois principaux objectifs :
- comprendre les processus de gouvernance présents dans chacun des quatre projets de skateparks DIY ;
- examiner en quoi ces processus sont propices à la participation collective ;
- analyser l’impact de cette participation sur le bien-être des jeunes.
Les quatre sites étudiés, répartis sur autant de cantons (Fribourg, Berne, Jura et Neuchâtel), présentent des aspects contextuels variés et des caractéristiques de mises en œuvre différentes. Bien que certains combinent éléments DIY et préfabriqués et que leur ancrage dans l’espace communal varie à chaque cas, tous partagent une dimension d’autoconstruction et sont portés par des collectifs de jeunes âgés entre 14 à 25 ans. Chaque projet est à sa manière en contact avec des représentant·es des autorités publiques locales, des partenaires externes et d'autres participant·es plus occasionnel·les.
Ces skateparks DIY en tant que fruit d’un urbanisme informel, voire temporaire et révélateurs d’une institutionnalisation progressive plus ou moins formelle de pratiques subculturelles et juvéniles contemporaines, sont analysés au prisme de l’ethnographie institutionnelle et des modèles pragmatiques de la participation. La collecte et les analyses des données suivent un principe itératif et sont réalisées grâce à des méthodes ethnographiques mixtes :
- l'observation participante dans les différentes situations de chaque skatepark DIY qui permet la collecte de données par le biais d'un journal de terrain et d'enregistrements audiovisuels ;
- des entretiens semi-directifs avec les membres des collectifs et d'autres acteurs impliqués ;
- la recherche documentaire des textes et productions audiovisuelles réalisés par les collectifs à l'origine du projet d’autoconstruction, par leurs partenaires, par les autorités publiques et par d'autres intervenants, en particulier dans les médias sociaux, les journaux et les documents de communication.
L’analyse des données repose sur un codage thématique via le logiciel NVivo. Outre les résultats des enquêtes de terrain, les connaissances produites pourront servir de base pour élaborer des outils divers, tels qu’un guide pour les administrations publiques, des podcasts vidéo pour les acteurs intéressés par la construction de skateparks ou des supports destinés aux jeunes qui souhaitent se réunir en association.
Titre officiel : Health and participatory urbanism: the governance of Do It Yourself skateparks projects and their contribution to youth well-being
Titre officiel : Santé et urbanisme participative : la gouvernance des projets de skateparks « Do It Yourself » et leur contribution au bien-être des jeunes
Durée du projet
2024 à 2028
Type de recherche
Recherche libre
Financement
Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), FNS Health Research and Wellbeing at UAS and UTE
Responsable·s de projet à la HETS Fribourg
Professeure HES ordinaire/Doyenne recherche appliquée et développement
Équipe de projet
Julien Glauser, Collaborateur scientifique HESMarc Tadorian, Collaborateur scientifique HESJérôme Heim, adjoint scientifique, Haute Ecole de Gestion Arc, Institut du Management des villes et du territoire (IMVT)Michael Perret, professeur, Haute Ecole de Gestion Arc
Partenaires
Haute Ecole de Gestion Arc, Institut du Management des villes et du territoire (IMVT) ; SeJAC, Moutier ; Association Terrain Gurzelen, Bienne ; Association Backyard Skatepark, Bienne ; Association La Grind Béroche, Bevaix ; Association Public Domain Skate Club, Fribourg.
Territoire de la recherche
Suisse
Langue·s
français, allemand
Revue de presse
Vous avez des questions? Contactez-nous !
Annamaria Colombo
Bureau : 5.67
+41 26 429 62 84