Dans le contexte de la mise en œuvre de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (« Convention d'Istanbul »), les statistiques sur les filles et les jeunes femmes victimes de violences n'étaient jusqu'à présent pas disponibles en Suisse. De plus, il n'y a toujours pas d'inventaire des abris d'urgence et des besoins futurs en abris pour ce groupe cible. En accomplissement du postulat Wasserfallen 19.4064 "Statistiques sur les filles touchées par la violence et évaluation du besoin d'abris", une étude a été réalisée pour clore ces desiderata.
L'étude s'appuie sur différents modules, en partie empiriques. D'une part, la littérature sur le thème des refuges et les informations statistiques disponibles provenant des statistiques policières sur la criminalité et des études d'enquête ont été traitées. D'autre part, des entretiens d'experts et des enquêtes en ligne standardisées ont été réalisés auprès d'hébergements d'urgence et d'hébergement et auprès d'organismes référents (organismes spécialisés, autorités, etc.). Des enquêtes indiquent que les expériences de violence dans les familles et les partenariats sont un phénomène répandu.
Les données des statistiques policières sur la criminalité montrent un nombre croissant de femmes victimes de violence et de violence domestique de moins de 18 ans, ce qui indique un besoin croissant de refuges. Les enquêtes standardisées montrent qu'en 2020, au moins 350 filles et jeunes femmes victimes de violences étaient hébergées dans des centres d'accueil, en mettant l'accent sur le groupe des filles de 14 à 17 ans. La majorité étaient hébergées pour des victimes de violences physiques commises par des parents ou d'autres membres de la famille ; au-delà de cela, les violences sexuelles et psychologiques subies sont également des raisons importantes pour rester dans un refuge. De plus, les enquêtes, mais aussi les entretiens, montrent qu'il faut s'attendre à un besoin croissant de places dans les refuges à l'avenir. Cela se manifeste, entre autres, par le fait que plus de la moitié des organismes référents et près des deux tiers des refuges ont déclaré ne pas pouvoir référer ou héberger les filles/jeunes femmes en raison de la pleine occupation. Sur la base de ces évaluations, un besoin supplémentaire de places d'hébergement au cours des cinq prochaines années peut être estimé entre 10 et 40 places. Cela impliquerait de construire davantage d'abris, notamment dans les régions où l'infrastructure n'est pas encore disponible (Suisse romande, Suisse centrale, éventuellement Tessin).
Les moyens financiers calculés pour leur fonctionnement, de CHF 207'000 à CHF 868'000 par an, paraissent raisonnables compte tenu de l'importance de ces services pour les filles et jeunes femmes victimes de violences. Il est recommandé que l'élargissement de l'offre quantitative et l'offre qualitative aillent de pair. Dans les refuges pour filles/jeunes femmes, on peut supposer que que la qualité de l'offre doit être adaptée aux besoins spécifiques des personnes touchées par la violence (concepts de prise en charge spécifiques, placements cachés, etc.). D'autres recommandations de l'étude sont que le financement des séjours pour les jeunes femmes de plus de 18 ans doit également être assuré sans bureaucratie, qu'il y a un besoin d'améliorations sélectives dans le domaine des solutions de suivi, que le travail de prévention doit être intensifié et que les bases statistiques pour les évaluations des besoins soient élargies.
Durée du projet
2021
Type de recherche
Recherche mandatée
Financement
Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes
Mots clefs
Foyer, Jeunes femmes, Jeunesse, Mineures, Suisse, Violences
Responsable·s de projet à la HETS Fribourg
Professeure HES ordinaire
Équipe de projet
Michela Villani, Adjointe scientifique HESEn collaboration avec la ZHAW : Dirk Baier (requérant principal), Nadja Ramsauer, Konstantin Kehl et Sabera Wardak
Territoire de la recherche
national
Langue·s
Français, Allemand
Livrables
Rapport final (quantitatif et qualitatif), disponible en langue française et allemande
Le rapport final de recherche est disponible en allemand et en français.